CATHERINE

Catherine Roliers, artiste plasticienne française est née à Brazzaville en 1950. Elle réside et travaille à Agonges, dans l’Allier.
Son grand-père paternel, professeur à la faculté de médecine de Paris, et sa grand-mère, avant-gardiste, fréquentent des artistes, notamment, Benoîte Groult, Francis Picabia, Marie Laurencin…La délicatesse des pastels d’un portrait de sa grand-mère peint par cette artiste, sera sa première contemplation artistique…
Son père, ancien élève de Superlec, chercheur en agronomie, lui transmet le goût de la nature et du vivant. L’atelier de reliure d’Art de sa mère, l’éveille à l’amour de la matière. Son travail en portera la trace. Elle peint et dessine depuis son enfance, et, à 12 ans, Louis le Gallo, 1e prix de Rome, ami intime de la famille, l’initie aux secrets de la couleur.
Alors qu’elle traverse une période de bouleversement intérieur, elle cherche une issue et rencontre à la Tate Gallery de Londres, certaines œuvres de William Turner, qui sont de l’ordre de l’abstraction. Cette expérience décisive participera à déterminer son engagement artistique futur. Elle poursuit des études artistiques à l’école supérieure des Arts modernes, passe une licence d’histoire de l’Art et d’Archéologie à la faculté de Bordeaux-Montaigne, puis, élève de l’école des Beaux-Arts de Paris, s’initie à l’expression textile dans l’atelier de Gino Silvestri, peintre mosaïste. Passionnée par la « Nouvelle Tapisserie », elle rencontre Joseph Grau-Garriga à San Cugat Del Vallès et découvre avec émerveillement l’œuvre de Antoni Gaudi.
Elle installe son premier atelier à Bayonne, où elle crée des sculptures textiles et des dessins à la mine de plomb, inspirée par de nombreuses rencontres artistiques avec la poétesse Maryse Laffont.
Son univers référentiel se nourrit du « Traité des couleurs de Goethe ». La compréhension des lois régissant la couleur qui manifeste comment la lumière agit, approfondit sa pratique. Elle suit également avec intérêt l’évolution de « l’abstraction lyrique » et l’un de ses remarquables représentants, Mark Rothko, qui cherche par la couleur, comme le disait Kandinsky, « La régénération du monde par un art d’intériorité ». Dans le domaine cinématographique, la façon dont Andrei Tarkovsky convoque la nature et les éléments lui parle particulièrement .
Elle installe un second atelier à Agonges, dans une maison qu’elle a dessinée et conçue, inspirée par l’architecture organique. Changeant de médium, elle concentre sa pratique sur la technique mixte.
Elle donne à voir des entrelacs intimes de tesselles polychromes, scellées sur un support bi-dimentionnel. Cette matière dure, cassante, est travaillée avec un geste lent empreint d’une dimension méditative. Dans l’atelier, son processus créatif part de l’observation de matériaux inertes, éléments constitutifs de la Mosaïque, pâtes de verre, marbres, pierres, formes de céramiques cuites au four, miroirs parfaits pour capter la mobilité de la lumière et ses ondes, d’où rayonnent des forces de vie. Ce contraste entre pesanteur et fluidité donne naissance à l’œuvre.
Vivant en pleine campagne, au contact d’une nature épargnée par la pollution lumineuse électrique, elle est attentive par prédilection native, aux variations infinies des jeux de la lumière, le jour comme la nuit. Ainsi, imprégnée d’un vécu d’expériences émotionnelles quotidiennes, à la différence des artistes pleinaristes, elle cherche dans le silence de son atelier, à évoquer le souvenir de ce palpitement astral. Ce chemin la conduit naturellement vers l’abstraction, en nous sortant de nos habitudes perceptives. L’artiste dispense ses œuvres de toute figure qui détournerait le regardeur d’une saisie spirituelle de l’essence de la nature, substance informelle et lumineuse en perpétuel mouvement.
Le sens qu’elle donne à ses œuvres est de nous rappeler que la contemplation des « actes » de la lumière a le pouvoir de nous libérer de l’emprise de nos angoisses les plus profondes.
Ses créations ont été présentées au Pays Basque, dans la galerie du château de Saint-Pée, à Biarritz, Anglet, Bayonne, à Saint-Jean-de-Luz dans la galerie de la Maison de l’Infante, à Moulins, Bourbon l’Archambault, Paray-le-Monial, Chartres… Par ailleurs, elle crée des scénographies, à Nîmes (« un jour mémorable pour le savant Mr Wu ») de Brecht, avec la Cie théâtrale du Languedoc, au Pays Basque (« six personnages en quête d’auteurs ») de Pirandello, avec la Cie théâtrale du Littoral, un « Don Juan » dans la cour des Beaux-Arts de Paris.
Ses œuvres font partie des collections de Demis Visvikis, compositeur de musique contemporaine, de François Fourquet, économiste et professeur des Universités, d’Annie Watteau, professeur agrégée de lettres classiques, de Mariette Kemmer, chanteuse lyrique, de Jean Lacarin, psychiatre et psychanalyste, de Marc Eynard, professeur agrégé de lettres modernes.